https://www.youtube.com/watch?v=Gu4eO-Sjf4w&feature=youtu.be
Ils ont quitté Clermont-Ferrand pour ouvrir leur boulangerie à Vollore-Ville (Puy-de-Dôme), aidés par le prêt d’honneur du réseau Initiative
Les yeux un peu fatigués mais toujours le sourire aux lèvres, Nicolas Tixier, 24 ans, pétrit déjà sa pâte à pain pour le lendemain, après une longue nuit de travail, à l’arrière de la petite boutique de la « Ninette ». Il a repris la boulangerie-pâtisserie au cœur de Vollore-Ville, en face de l’église, avec sa mère et sa sœur en août 2018, à la fin de son apprentissage. « Un changement de vie » pour toute la famille qui habitait Clermont-Ferrand après avoir aperçu l’annonce sur un site spécialisé.
Tout centime compte quand on se lance »
Ma sœur était vendeuse chez un concurrent industriel, sourit-il. On a voulu travailler ensemble et avoir notre affaire », se remémore le jeune boulanger-pâtissier. À 58 ans, la maman, Claudine, a elle quitté son travail de secrétaire pour terminer sa carrière avec ses enfants.
Un saut dans l’inconnu et un rêve d’entrepreneuriat qui ont pu se concrétiser grâce notamment au prêt à taux zéro du réseau Initiative Thiers-Ambert dont a bénéficié la famille Tixier (voir ci-dessous). Une aide bienvenue qu’ils ont découverte lors d’un entretien à la Chambre des métiers.
Pendant cinq ans, ils pourront rembourser l’argent emprunté sans intérêt, et être accompagnés par le réseau.
Ce prêt nous a permis d’avoir une trésorerie pour débuter, car les premières factures ont fait mal… La matière première coûte chère en boulangerie
« On aurait pu emprunter à 2 % à la banque, ce n’est peut-être pas une grosse différence pour certains, mais tout centime compte quand on se lance », confirme sa mère.
L’école municipale achète le pain pour la cantine, l’organisation des concerts de Vollore prend des commandes, tout comme les deux campings du village ainsi que le château de Vollore, ou encore le restaurant, juste en face de leur commerce. « Le village est très vivant, on a été très bien accueillis. Mais les fins de mois sont dures quand même… », déplore Claudine Tixier.
Faire face aux difficultés des mois d’hiver
Son fils, qui n’a pas trouvé d’apprenti pour l’épauler, enchaîne les heures de travail l’été pour faire face aux nombreuses commandes, alors que l’hiver est plus calme. « Ce n’est pas régulier, c’est cela qui est dur par rapport à la ville », admet le boulanger, qui confie ne pas pouvoir encore se verser de salaire.
Le passage de l’école à quatre jours, la messe du dimanche célébrée moins souvent, sont autant de passages et donc de potentiels clients en moins pour la petite boulangerie familiale. « Ce sont des aléas que l’on ne peut pas anticiper, alors on s’accroche », glisse la mère de famille. Ils se sont fixé un objectif, « résister au moins cinq ans, le temps du prêt », avant d’espérer voir plus loin.