Son histoire

VOLLORE DANS LA PREHISTOIRE

Des fouilles réalisées au dix-neuvième siècle, notamment par le docteur Félix Planat, et des études réalisées sur le site du grün de Chignore ont établi la présence d’habitats importants et fortifiés en ce lieu depuis les temps les plus reculés. Une « Note archéologique sur le grün de Chignore » publiée en 1874 fait état de « pierres-autels » dont la plus célèbre est la « Pierre-de-l’Homme ». On peut donc imaginer qu’il y a quelque 11000 ans, des hommes assistèrent ébahis depuis Chignore à l’éruption du volcan du Puy de Dôme.

 

 

 

LA FORTERESSE

Le site de la Motte, si l’on se réfère à la relation de nom qui existe avec l’ancien cimetière, ne peut manquer sur le terrain d’avoir par nature, un intérêt stratégique important. Ce lieu serait le promontoire naturel non encore aplani et aménagé à l’époque sur lequel s’élèvera plus tard le nouveau Vollore. Ce saillant est en effet traversé, déjà au 1er siècle, par la voie romaine qui, venant de Rongeron, se dirige vers Chignore et prendra nom plus tard dans la traversée de Vollore de rue de la Chaussade. De part et d’autre de cet axe, la vue dominante s’étend très largement, il est facile de surveiller les versants pentus et autres chemins d’accès à la cité, d’où peut surgir l’ennemi.

Plusieurs raisons incitent à croire que la forteresse se situait à l’extrémité du promontoire ; elle contrôlait à la fois une région de plaine au sud-ouest et le débouché de la voie romaine au Nord. Ce serait une des premières places fortes du département.

Ainsi, elle aurait été avantageusement édifiée sur un socle important de rochers qui dominaient la future place de l’église. Une partie de ce socle parfaitement apparent sert aujourd’hui d’embase à une maison d’habitation élevée sur l’ancien cimetière des religieux (là où se situe le salon de coiffure) ; un autre massif rocheux qui environnait la place de l’église aux aspects nord et couchant a été arasé à la suite d’une décision municipale du 25 mai 1853.

La forteresse a disparu depuis longtemps sans livrer ses secrets, tous ses secrets. Devenue inutile, elle a été abandonnée, démantelée, ses pierres ont probablement servi à la construction des maisons qui se sont élevées près de son emplacement ; certaines habitations anciennes présentent des pierres d’angle aux dimensions imposantes ; quelques soubassements évasés semblent vouloir évoquer un style médiéval.

L’existence de la forteresse est confirmée par le récit que fait Grégoire de Tours du siège de Vollore en 532. Ce récit a été mentionné par l’Abbé Guélon et par Ambroise Tardieu (Grand Dictionnaire Historique du Puy de Dôme). L’auteur fait état d’une église dont l’origine remonterait à l’évangélisation de l’Auvergne par Saint Austremoine. La présence de la voie romaine Clermont – Lyon justifierait cette hypothèse.

L’établissement d’une relation souterraine entre la forteresse et le bas de Vollore risque de relever encore longtemps du domaine de la spéculation, le déblaiement des galeries éboulées s’avérant illusoire.

L’histoire est ainsi faite. Au départ de toute recherche on se pose beaucoup de questions qui en appellent d’autres. Telle une enquête policière, la recherche nécessite beaucoup de temps, de patience, de chance et d’intuition pour remonter avec succès dans le passé. Pour ce faire, les chercheurs passionnés par l’histoire du Vieux Vollore ont encore de belles espérances devant eux. (Marcel Devoivre Vollore, le 23 Août 1993.)

L’abbé Guélon admet implicitement l’existence d’un bastion quand il écrit “il est impossible de juger de l’état de la forteresse de cette époque par le bourg actuel”.

VOLLORE GALLO-ROMAINE  

En l’an 35 avant Jésus-Christ, quatre grandes voies stratégiques étaient ouvertes au départ de Lyon.

L’une d’entre elles se dirigeait vers le midi et l’ouest avec une bifurcation à Feurs. Une branche longeait les Cévennes, la seconde traversait l’Auvergne d’Est en Ouest par Vollore, Billom, Clermont, continuant ensuite vers Limoges et Bordeaux.

Citons l’abbé P.F. Guélon (Vollore et ses environs) : «  D’après les recherches les plus récentes et les témoignages les plus autorisés, voici les lieux où l’on en trouve des traces plus ou moins conservées, sur le territoire de Vollore. En prenant pour point de départ la Dore que cette voie traversait à Taragnat, on la suit à Lorille, au Douairier, à Rongeron, à Bonnevie. Elle traverse Vollore par la rue de la Chaussade ; de là elle se dirige vers le nord-est, remonte vers Chossière, puis à Montbartoux. En faisant des fouilles dans les prés sur un chemin abandonné, et entre les deux villages, on trouve des substructions qui ne sont autres que celles de la voie stratégique. De Montbartoux, elle se dirige vers le côté nord de Chignore par Aiguebonne. Au lieu dit des Vernerettes, on voit une espèce de chaussée ayant à peine 12 pieds. Quoique coupée et détruite en plusieurs endroits, elle offre çà et là un stratumen composé de pierres tantôt plates et posées de champ ou inclinées, tantôt cubiques et polygonales mais irrégulières, et étroitement tassées simplement sur un lit de gros sable, plus ou moins friable, qui forme le sous-sol. Plus haut, il n’est pas douteux qu’on a dû exécuter plusieurs tranchées au milieu des blocs de rochers avant d’atteindre les hauts plateaux d’Aiguebonne. La simple inspection des lieux l’indique clairement. De là, elle passe à Bourdillon, à Bourniers, à La Côte, au-dessous de Vérine, pour se diriger sur Rochefort et l’Hôpital.

Deux autres voies, partant de Vollore et contournant la montagne de Chignore, sont regardées dans le pays comme très anciennes. L’une, au midi, aurait passé à La Croix du Fraisse, à La Croix Blanche, entre La Goutte et Pogniat, au Triouilier, au Poyet du Milieu, à Retru, à Trinquart, près Bournier, entre les deux Terrias, à Chanet, de là à Noirétable. C’est peut-être la voie la plus ancienne, la voie gauloise. L’autre rejoignait la voie stratégique, à 1200 mètres environ de Vollore vers le nord et à quelques centaines de mètres au-dessous de Chossière, pour se diriger vers le ruisseau de Buisson, Vaulx, Frissonnet, Rambaud, Lignières, Cornillon, Beqon, les bois de Lafaye et Verrière. Il existait assurément plus d’une voie secondaire mettant en rapport avec les caravanes descendant de Lyon, soit Lezoux, la grande officine de céramique, soit Thiers moins important à l’origine, plus tard industriel et commerçant, soit enfin, par Saint Rémy, Montoncel, Châteldon, Vichy que nous croyons être l’Aquis Gaudis de la carte de Peutinger. »

A Vollore se trouve encore un témoin du passage de la voie romaine : une colonne milliaire. A la sortie du bourg au lieu dit “La Croix de Saint Roch” on peut voir une copie de cette borne dont l’original a été détruit en 1793. Les vestiges sont déposés dans le petit jardin devant l’école.

Cette colonne comporte un fût d’une seule pièce, en granit, de quatre mètres de hauteur, élevé sur cinq gradins avec aux trois quarts de sa hauteur un vaste écusson sur lequel est gravée une inscription. Elle a joué dans l’histoire de Vollore un rôle très important.

Cette borne remplissait, selon certains historiens, le double rôle de milliaire et de borne limite entre les régions Aquitaine et Lyonnaise. En effet Vollore est bâti sinon sur la limite même des Arvernes et des Ségusiaves, du moins à très peu de distance. Cette limite fut maintenue lors de la division de la Gaule par Auguste, et plus tard lors de la division des provinces au XIVe et XVesiècles (cf. Abbé Guélon “Vollore et ses environs”).

Si l’on tient compte de sa forme, de ses dimensions et des documents historiques, on peut estimer qu’elle aurait été érigée en l’an 43 de notre ère (consulat de Claude).

Toujours d’après l’abbé Guélon : « voici l’inscription telle que porte, sur huit lignes, l’écusson, telle que le marteau l‘a laissée, et dont on a ainsi interprété les initiales »

AVD

SI. F. C.

AUG.

T.MA.

B. POTE.

MP.XI PP.

DESIG. IIII

P.XXXI.

Tibérius CIAVDius

DruSI Filius Caesar

A Vgustus Germanicus

PonTifex MAximus

TriBunitia POTEstate quinta

IMPerator XI Pater Patriae

Consul DESIGnatus IIII

Augustonemeto millia Passuurn XXXI.

Tibère Claude

Fils de Drusus, César,

Auguste, Germanique

Grand pontife,

Cinq fois tribun, onze fois général,

père de la patrie, trois fois consul,

désigné pour la quatrième,

Clermont trente et un mille pas

Ce monument qui avait traversé dix-sept siècles sans dommage fut mis en pièces pendant la Révolution, les révolutionnaires l’ayant confondu avec un symbole religieux. Les fragments restant de la colonne d’origine ont été placés dans le jardin de l’école où ils se trouvent à l’heure actuelle.

VOLLORE A L’ÉPOQUE MÉROVINGIENNE

Vollore, grâce à sa position entre Clermont et Feurs, était une place importante sous le règne des premiers rois Francs. A l’époque mérovingienne elle aurait possédé un établissement monétaire. La revue Numismatique de 1846 fait état d’un « tiers de sol d’or » qui porte d’un côté une tête tournée à droite avec la légende : Volorio vico (Vollore bourg) et au revers, dans le champ, les deux initiales : A.R. du mot Arvernis et, autour, le nom du monétaire Ebroaldus Mo. Mais cela reste à vérifier.

Selon Grégoire de Tours, la forteresse de Vollore était réputée imprenable. En 532 Thierry, fils de Clovis, qui a été spolié dans ses biens par son frère Childebert, engage une lutte sans merci pour récupérer des héritages, au demeurant l’Auvergne reçue en partage. Il assiège en vain Clermont ; ses hordes pillent et saccagent la plaine, incendient le château et l’église de Thiers ; la place de Vollore ne tarde pas à subir leurs assauts, mais la forteresse bien défendue résiste. Alors que les assaillants de guerre, las, s’apprêtent à lever le siège, et tandis qu’au sein de la garnison, la surveillance se relâche, un prêtre félon du nom de Procule va trahir les défenseurs de la forteresse et du même coup livrer la cité au carnage.

Procule a déjà sur la conscience la révolte contre son évêque auquel il a soustrait les biens de son église cathédrale; il s’est réfugié dans la forteresse de Vollore réputée imprenable, mais ce n’est que pour mieux la livrer. Procule fait pratiquer secrètement une brèche au rempart par son serviteur, et pendant que celui-ci introduit les assiégeants, le prêtre félon se retire dans l’église, croyant y trouver asile, mais il y sera massacré, et ce ne fut que justice.

On se pose la question de savoir comment le serviteur de Procule a pu ouvrir un passage dans la muraille a priori épaisse de la forteresse, en retirant des blocs lourds et imbriqués sous l’écrasante masse des matériaux ; comment aussi, en admettant que ce travail ait été possible, son exécution se soit déroulée sans attirer l’attention des défenseurs.

Le serviteur de Procule n’aurait-il pas tout simplement et discrètement dégagé une des galeries souterraines peu ou pas défendue parce que secrète, joignant la citadelle à l’extérieur et à l’église ? Par ce moyen, il était aisé d’introduire l’ennemi dans la place et à Procule de gagner l’église dont nous connaissons l’existence au VIe siècle grâce à cet événement. Nul doute que le réseau souterrain, toujours existant, a pu avoir un rôle déterminant dans le drame relaté par Grégoire de Tours. Encore conviendrait-il d’établir avec certitude le lien de ce souterrain avec la forteresse de Vollore.

 

VOLLORE DU VIIe AU XIIe SIÈCLE           

Entre les VIIe et XIIe siècles, on ne trouve qu’un nombre restreint de documents précis concernant l’histoire de Vollore.

On peut toutefois supposer que démunis de forteresse, les habitants furent obligés de se retirer à plusieurs reprises dans la montagne. A l’appui de cette thèse il faut rappeler la découverte à Chignore de différents objets au cours des fouilles entreprises au XIXe siècle.

On peut situer l’origine de la Seigneurie de Vollore avec Arbert de Vaullore dont on trouve trace en 1145. Son fils aussi nommé Arbert de Vaullore  : né vers 1150 ; enfant : Alazie de Vaullore.

Au XIIe siècle, la Seigneurie de Vollore appartient à une branche de la “Maison de Thiers”, Blanche de Vollore ayant épousé en 1248 Etienne de Thiers (fils de Guy et de Clémence de Courtenay, cette dernière était la petite fille du roi Louis le Gros).

Par la suite, la Seigneurie de Vollore passe entre les mains de Jean 1er, Comte du Forez, qui l’incorpore à son Comté auquel elle resta rattachée jusqu’à ce qu’il soit annexé à la couronne, au début du XVe siècle.

 

VOLLORE DU XIIIe AU XIVe SIÈCLE   

Toujours d’après l’abbé Guélon : « Ce fut au cours du XIIe siècle que la Seigneurie de Vollore a commencé à prendre l’importance et l’étendue qu’elle a conservées jusqu’à sa disparition »”.

La seigneurie se composa de :

Etienne de Thiers, seigneur de Maubec : né vers 1212 ; décès vers 1283 ; conjoint : Blanche de Vollore, nièce et filleule de Blanche de Vollore, prieure de Saint Thomas en Forez ; enfant : Margueritte de Thiers. Par cette union, la seigneurie de Vollore passa dans la branche cadette de la maison de Thiers.  Etienne de Thiers fut célèbre par la légende, basée sur des faits historiques (voir rubrique “Légendes”)..

1255 Guillaume de Thiers, seigneur de Vollore et de Montguerlhe, chevalier : né vers 1205 ; décès 1243 ; mariage en 1224 avec Agnès de Rochefort d’Aurouze ; enfants : Alize, dame de Vollore.

1280 Alize, dame de Vollore : épousa Jean Chatelus, seigneur de Châteaumorant ; enfants : Guillaume et Louis de Thiers.

Margueritte de Thiers (dite de Vollore) : née vers 1246 ; décès vers 1309 ; mariage en  1320 avec Guy III de Thiers, vicomte de Thiers ; enfants : Guillaume IV de Thiers, baron de Thiers, Louis de Thiers.

Louis de Thiers, seigneur de Montguerlhe et de Vollore, chevalier : né vers 1280 ; décès vers 1337 ; mariage en 1301 avec Isabeau Dalmas, demoiselle de Couzan ; enfants : N. de Thiers, Guillaume de Thiers, Alix de Thiers.

Administration de Louis de Thiers – La Charte de 1312   

Selon l’abbé Guélon, Louis de Thiers, Seigneur de Vollore fut de tous les maîtres et possesseurs des Seigneuries de Vollore et de Montguerlhe, celui qui apporta les plus grandes améliorations à la terre de Vollore et se montra le plus libéral envers ses nombreux tenanciers. Intelligent, actif, mais énergique et autoritaire, il eut à lutter contre son supérieur et son parent, Jean, comte de Forez, plus violent qu’habile, et contre ses sujets ou manants partagés en quelque sorte en trois clans, ayant chacun ses privilèges et sa législation particulière.

« Intelligent, actif, énergique et autoritaire, il dut à la fois lutter contre Jean de Forez – son suzerain et parent et contre ses sujets divisés en plusieurs clans, ayant chacun ses privilèges ».

Après un gouvernement de plus d’un tiers de siècle, il laissait à ses successeurs un fief important, des sujets heureux et contents, des vassaux amis, et une administration bien définie. Après lui, ceux auxquels il avait préparé les voies, les de Chazeron et les de Montmorin purent jeter un plus vif éclat, par la gloire acquise sur les champs de bataille, dans la diplomatie ou par les services de toutes sortes rendus à nos rois. Eurent-ils plus de mérite ? L’histoire ne doit-elle pas à Louis de Thiers une mention particulière, et pour être petit seigneur de province en est-il moins le père de ses sujets ? (abbé Guélon)

Le 15 août 1312, date importante dans l’histoire de Vollore, il octroie spontanément une charte de franchises aux habitants du bourg, des fins et des franchises. Cet acte donnait en quelque sorte la forme définitive à l’administration Seigneuriale de la terre de Vollore jusqu’à la Révolution Française.

Ce très long texte qui comporte soixante-deux articles définissait les droits et devoirs réciproques du Seigneur et des administrés. La plupart des dispositions portent pour l’époque la marque d’une grande libéralité. Toutefois il est à noter que cette charte ne concernait pas la totalité des habitants de Vollore et de Montguerlhe mais seulement ceux de la ville, bourg, des fins et franchises de Vollore dans lesquelles étaient inclus douze villages et plusieurs hameaux. (Le texte complet figure dans la rubrique “Légendes”.)

1350 Margueritte de Thiers, dame de Vollore et de Montguerlhe : née vers 1330 ; conjoint : Pierre de Besse, veuf, seigneur de Bellefaye ; enfants : Margueritte de Besse, Hyacinthe de Besse, dame de Bellefaye, frère du cardinal Nicolas de Besse, neveu du pape Clément VI et cousin du pape Grégoire. Veuve, épousa, en 1384, Oudard de Chazeron, capitaine du château d’Usson ; enfants : Jacques de Chazeron, Jean de Chazeron, Catherine de Chazeron.

La terre de Vollore fut possédée pendant les XIV° et XV° siècles par les seigneurs de Chazeron. Son histoire se confond avec celle de ces puissants seigneurs, depuis 1380 jusqu’en 1581, époque où Clauda de Chazeron fît passer ce fief dans la famille de Montmorin. Brillants météores, ils jetèrent un vif éclat en Auvergne, à la Cour de France et dans nos armées. A Vollore comme à Chazeron, ils ont laissé des souvenirs durables de leur activité, de leur foi et de leur munificence.

Ce fut donc en 1405 ou 1406 que commencèrent le veuvage et le règne de la dame de Chazeron jusqu’à ce qu’elle remit sa lourde charge à ses enfants. Un souffle d’indépendance régnait alors ; chaque jour la féodalité perdait quelques-uns de ses droits. Leurs sujets suscitaient sans cesse aux seigneurs des embarras plus ou moins graves, toujours au nom de quelque nouvelle liberté, à laquelle ils prétendaient. Fermes et habiles, les seigneurs se faisaient obéir ; faibles ou indécis, les abus grandissaient et se multipliaient autour d’eux ; ils étaient réduits, souvent trop tard et sans profit, à recourir à des moyens extrêmes. Ainsi en fut-il pour Vollore.

La mort d’Oudart de Chazeron fut le signal d’une véritable insurrection de la part de tous les habitants des deux châtellenies, à l’exception de ceux des Franchises. Se refusant à reconnaître la validité de l’arrêt du parlement de 1312, ils prétendirent : 1° n’être pas taillables à volonté et à merci, et que la fixation de la taille était renouvelable ; 2° quant aux charrois, qu’ils ne les devaient qu’un seul jour, et dans la seule étendue des terres de Vollore et Montguerlhe.

Les droits seigneuriaux étaient incontestables, mais ils étaient aussi les plus onéreux. Les habitants s’attaquaient à deux veuves, Marguerite de Thiers, veuve de Pierre de Bellefaye, et à sa fille Marguerite, veuve d’Oudart de Chazeron.

Peu de temps après la mort d’Oudart de Chazeron, Marguerite avait imposé la taille aux quatre cas à tous ses sujets, à l’occasion du mariage « de dame de La Roche, sa fille. »

Les habitants de Chignore, pour se soustraire à cet impôt, se dirent justiciables du comte de Forez. La dame de Vollore eut recours au duc de Bourbon, qui, en sa qualité de comte du Forez, nomma des juges-commissaires pour faire une enquête et une information. C’était en 1407. L’année suivante, le 9 juin, le juge de Montbrison rendit une sentence favorable à la dame de Chazeron. Cette sentence déboute le procureur général du comte de Forez, lequel prétendait que la dite dame ne pouvait exiger la taille aux quatre cas sur les habitants de Chignore comme n’étant pas ses justiciables, et elle déclare que la justice de Chignore appartient entièrement à la dame de Vollore.

Se fondant sur les droits de ses ancêtres, Marguerite de Vollore voulut faire payer aux habitants justiciables les gages d’un capitaine du château. Ceux-ci s’y refusant, elle dut les faire emprisonner. Heureusement on put arriver à une transaction qu’elle se hâta d’accepter. Le 7 juin 1413, ceux-ci convinrent de lui payer 30 écus d’or.

La vie religieuse

« L’Inventaire de 1736 » (p.25), fait état d’un Prieuré à Vollore en 1276. Le Prieuré bénédictin de Sauviat reconnaît, en 1409, que le Prieuré de Vollore est sous la protection du seigneur de Vollore. La maison du Prieuré touchait l’église paroissiale.

Retenons que le prieur, exempt de taxes comme il se doit, avait le privilège d’une entrée particulière dans l’église par une petite porte pratiquée dans le mur de la nef latérale placée au midi. Cette porte, murée depuis la Révolution et transformée en placard, est visible de l’intérieur de l’édifice.

Le dernier prieur, Hugues Bourgade, qui en prit possession le 31 août 1779, n’était pas un religieux. Si le prieur devait allégeance aux bénédictins, les membres, dont le curé, étaient des « communalistes » et régissaient la vie matérielle dont les principales ressources provenaient de « la fabrique » composée de bailes, fabriciens, syndic, receveurs de cens …

La parenté de Pierre de Besse de Bellefaye avec les deux papes Clément VI et Grégoire VI entraîna des relations particulières entre les cours papales et les seigneurs de Vollore. C’est ainsi que vers 1375, le pape Grégoire XI autorisa le seigneur de Bellefaye à « faire dire la messe même dans les lieux interdits ».

 

VOLLORE AUX XVe ET XVIe SIÈCLES

Les Seigneurs de Chazeron possèdent la terre de Vollore au XVe et XVIe siècles.

Louis de Thiers, petit fils de Louis auteur de la charte de 1312, étant décédé sans enfants, sa sœur Marguerite recueillit sa succession. La fille de Marguerite épousa, vers 1380, Oudart de Chazeron. Vollore devient ainsi propriété de la famille de Chazeron, elle le restera pendant deux siècles jusqu’au mariage en 1581 de Claude de Chazeron avec Gaspard de Montmorin Saint-Hérem.

Jean de Chazeron, seigneur de Chazeron, Châtelguyon et Vollore : né vers 1405 ; décès en 1452 ; mariage le 9 janvier 1426 avec Annette de Puy de Vatan, dame de Veauce ; enfants : Pernelle de Chazeron, Luce de Chazeron, mariage le 27 janvier 1445 avec Cathrine d’Apchier ; enfants : Jacques II de Chazeron, Antoinette de Chazeron.

Jacques II de Chazeron, seigneur de Chazeron, Châtelguyon et Vollore, chevalier, grand chambellan de France : né vers 1447 ; décès en 1497 ; mariage vers 1460 avec Jeanne de la Chassaigne, dame de la Molière (annulé pour cause d’impuissance par sentence de l’Officialité de Clermont), séparés ; mariage le 22 juin 1473 avec Anne d’Amboise ; enfants : Marie de Chazeron, Marie Françoise de Chazeron, Catherine de Chazeron, François de Chazeron.

Le 16 mai 1520, au sujet d’un moulin et d’une malherie, Anne d’Amboise passait un acte qui donne des détails précieux sur la vie économique et sociale de ses tenanciers. En voici le résumé :

« Permission accordée par dame Anne d’Amboise à Marc Cohérier… de construire un moulin farinier appelé Petres, sur le ruisseau du Cros, proche les malheries à draps, chanvres, roües à huile qui étoient sittué au lieu de la Poudrilhe…. le dit Coherier et ses successeurs payeroint à la seigneurie de Vollore un septier seigle mesure du dit lieu de cens en directe outre et au par dessus les dix sols tournois et deux quarterons de chanvre en directe qu’il devoit… à causes des dittes mailheries… Sous condition que si les tenanciers du moulin bannal du Cros vouloint gulpir le dit Coherier seroit tenu de payer à la seigneurie de Vollore le cens dont ledit moulin étoit chargé montant à dix-huit septiers seigle deux septiers froment et de moudre gratis les grains du dit seigneur si mieux n’aimoit le dit Coherier… abandonner et démolir son dit moulin et en outre sous condition qu’il ne pourra alléguer de prescription pour raison dudit cens…».

Le règne d’Anne d’Amboise finit en 1524. Les dernières années de la hautaine douairière furent remplies d’amertume. Mais sa famille était bien posée à la cour de France. Elle avait préparé pendant son long veuvage la brillante carrière qui sera celle de ses descendants jusqu’à leur disparition.

Pendant cette période, les membres de la famille seigneuriale de Vollore sont le plus souvent partagés entre la cour, les armées du roi, et leur terre de Vollore comme la plus importante. Aussi leur procureur d’office les remplace, et termine la plupart des petits différends inévitables ; les tenanciers se montrent relativement soumis et satisfaits ; et c’est pendant ce XVI° siècle que nous voyons achever et compléter l’agrandissement, l’étendue et l’administration économique de ce fief.

François de Chazeron, seigneur de Châtelguyon et de Vollore, conseiller et chambellan du roi : né vers 1480 ; décès vers 1555 ; mariage le 24 juillet 1515 avec Antoinette d’Urfé, dame de la Molière ; enfants : Margueritte de Chazeron, Gabriel de Chazeron, Antoine de Chazeron, seigneur de Rochedagoux.

Gabriel de Chazeron, seigneur de Vollore et autres lieux, chevalier, gentilhomme de la chambre du roi en 1556 : né vers 1525 ; mariage le 28 mars 1558 avec Gilberte de Marconnay ; enfants : Catherine de Chazeron, Claude de Chazeron, dame de Vollore.

Le 2 août 1556, Gabriel de Chazeron obtenait du roi Henri II, par lettres patentes, qu’une foire fût établie à Vollore et qu’il y eut un marché le vendredi de chaque semaine.

Claude de Chazeron, dame de Vollore et de Montguerlhe : née vers 1560 ; décès en 1634 ; mariage le 2 septembre 1580 avec Gaspar II de Montmorin de Saint-Hérem ; enfants : Gilbert Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, François de Montmorin de Saint-Hérem, Gabriel de Montmorin de Saint-Hérem, Diane de Montmorin de Saint-Hérem, Jean Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, Jacqueline de Montmorin de Saint-Hérem, Margueritte de Montmorin de Saint-Hérem, Charlotte de Montmorin de Saint-Hérem.

Dans l’histoire de Vollore, le XVe siècle reste une période sombre. A plusieurs reprises, la peste fait de nombreux ravages. Selon la tradition, c’est vers la fin du XVe siècle que les habitants se seraient placés sous la protection de Saint Roch. Afin d’obtenir l’intercession de ce Saint contre les épidémies de peste, les Vollorois firent le vœu de porter, au cours d’une grande cérémonie, la statue de Saint-Roch en un lieu situé à la sortie du Bourg et dit de nos jours “Croix de Saint-Roch”. Autorisation fut accordée par l’évêque. Depuis cette époque, si la peste fit encore des victimes dans les environs, elle ne réapparut plus à Vollore. Cette tradition s’est poursuivie, le 16 août ou le dimanche suivant, jusqu’à la moitié du XXe siècle.

La croix gothique en pierre de Volvic, actuellement placée place de la Conche est attribuée à Sébastien Boisson. En lave de Volvic, édifiée en 1535, elle porte, taillés en relief, les noms de ses fondateurs. Malgré les mutilations et l’usure du temps, cette croix que supporte une vasque circulaire sert encore aujourd’hui de fontaine. En 1828, la fontaine avait été déplacée au Bouchet et elle put regagner le bourg en 1831, à l’époque de Tournilhas, Maire (décision du Conseil municipal du 15 mai 1831). A l’origine dans le virage, elle a été récemment déplacée pour faciliter la circulation automobile.

Une autre croix de la même époque existe au cimetière.

Au XVIe siècle, la religion protestante se répand en France, notamment en Auvergne, à Maringues, Issoire et Thiers. Des persécutions se renouvellent à plusieurs reprises contre les protestants entre 1549 et 1560, puis entre 1572 – 1573, et 1585 – 1587. Les réformés sont contraints pour la plupart à émigrer à l’étranger. Ainsi le “Livre des habitants de Genève” recense cent soixante et un protestants auvergnats dans cette ville, parmi eux quatorze personnes sont originaires de la région de Thiers, dont un Vollorois.

VOLLORE AUX XVIIe ET XVIIIe SIÈCLES

Les seigneurs de Montmorin

Pendant les XVII° et XVIII° siècles, l’état économique et administratif de la terre de Vollore sera peu modifié. L’étendue reste à peu près la même.

Gilbert Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, seigneur de Saint-Hérem, de Châteauneuf et de Vollore : décès le 27 février 1660 ; mariage le 12 mai 1620 avec Catherine de Castille ; enfants : François Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, Philippe de Montmorin de Saint-Hérem, Nicolas de Montmorin de Saint-Hérem, Michel de Montmorin de Saint-Hérem, Edouard de Montmorin de Saint-Hérem, Roger Charles de Montmorin de Saint-Hérem, François Charles de Montmorin de Saint-Hérem, Jean de Montmorin de Saint-Hérem, Catherine Angélique de Montmorin de Saint-Hérem.

François Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, marquis de Saint-Hérem, seigneur de Vollore, de Châteauneuf et Saint Germain, Grand louvetier de France, Gouverneur et capitaine des chasses de Fontainebleau : né en 1621 ; décès le 1er août 1701 ; mariage en 1651 avec Anne Le Gras de Veaubercy (1624-1709) ; enfants : François Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, Jean François Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, Pierre Armand de Montmorin de Saint-Hérem, Marie Elisabeth de Montmorin de Saint-Hérem, Anne Louise de Montmorin de Saint-Hérem, Angélique Cécile de Montmorin de Saint-Hérem, Marie Thérèse de Montmorin de Saint-Hérem, Madeleine de Montmorin de Saint-Hérem, Charles Louis de Montmorin de Saint-Hérem, Catherine Françoise de Montmorin de Saint-Hérem.

François Gaspard de Montmorin de Saint-Hérem, seigneur de Châteauneuf, Vollore, etc., s’illustra dans l’armée. Son avancement fut rapide et mérité. En 1646. il servait au régiment d’Arras, et commandait, la même année, le régiment de cavalerie de La Tour-Bassompierre. En 1648, il était à la tête de celui de La Ferté Saint-Nectaire, en 1655, grand louvetier, et enfin gouverneur de Fontainebleau. Dans sa famille il jouait le rôle de conseiller, d’arbitre et de soutien.

Charles Louis de Montmorin de Saint-Hérem, marquis de Saint-Hérem, comte de Châteauneuf et Vollore, baron de la Molière, gouverneur et capitaine des chasses de Fontainebleau, capitaine des eaux et forêts de Bierre : né en 1672 ; décès le 10 juin 1732 ; mariage le 6 février 1696 avec Marie Geneviève Rioult de Douilly ; enfants : Marie Anne Françoise de Montmorin de Saint-Hérem, Louis de Montmorin de Saint-Hérem, Jean Baptiste François de Montmorin de Saint-Hérem, Geneviève de Montmorin de Saint-Hérem.

Jean Baptiste François de Montmorin de Saint-Hérem, marquis de Saint-Hérem, baron de Vollore et Châteauneuf, seigneur de La Molière : né vers 1704 ; décès en 1799 ; mariage en 1724 avec Constance Lucie Le Valois de Villette ; enfants : Jean Baptiste Calixte de Montmorin de Saint-Hérem, Françoise Lucie de Montmorin de Saint-Hérem ; mariage en 1761 avec Catherine Margueritte Morin de Banneville.

Jean Baptiste François, marquis de Montmorin et de Saint-Hérem, comte de Vollore et de Châteauneuf, seigneur de Montguerlhe, fut colonel du régiment de Forez en 1734 ; de celui de son nom (infanterie) en 1738 ; maréchal de camp en 1745; lieutenant-général en 1748; gouverneur de Fontainebleau et de Belle-Isle en mer, et reçu chevalier-commandeur de l’ordre du Saint-Esprit, par le roi, à Versailles, le 1er janvier 1773.

VOLLORE AU POINT DE VUE ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ADMINISTRATIF

AUX XVII° ET XVIII° SIÈCLES

La vie de la commune devient plus mouvementée. Cette agitation est la conséquence de plusieurs facteurs différents : les guerres répétées de Louis XIV ont enlevé à la terre un certain nombre de jeunes paysans, les impôts se sont accrus considérablement atteignant surtout les moins fortunés. À cela se sont ajoutées à Vollore ainsi que le révèlent les registres paroissiaux des années 1765, 1766, 1767 et 1770, plusieurs années de mauvaises récoltes dues à des conditions climatiques désastreuses.

En outre, par suite de mésentente, une partie des habitants de Vollore s’engage dans d’interminables et coûteux procès contre d’autres Vollorois. Enfin, même parmi les membres du clergé, l’entente est loin de régner… De nombreuses procédures sont intentées, des différends opposent l’importante communauté de prêtres dits “communalistes” ou “filleuls” soit au Curé, soit aux habitants, soit au Seigneur.

Un compte rendu de recettes et dépenses, daté du 4 novembre 1610, dit que « la puissante dame (Claude de Chazeron) a fait bâtir et construire à ses frais et dépens un hôpital dans le bourg de Vollore et sept chapelles dans l’église ».

Vers 1736, les « sœurs religieuses hospitalières de l’ordre de saint Joseph » s’établissent à Vollore.

Au point de vue économique, social et administratif, Vollore, pendant les XVII° et XVIII° siècles, eut à subir une série d’épreuves qui jettent un triste jour sur la vie communale à cette époque. Mais elles montrent la forte vitalité des populations de nos montagnes.

Les guerres incessantes du grand Roi, celles de la Régence et de sept ans, avaient pris la fleur de la jeunesse ; la famine et la progression continuelle des impôts atteignaient toutes les classes, mais principalement les travailleurs des champs et les pauvres. Parfois la misère et la faim avaient fait plus d’une victime. Pour comble d’infortune, la paroisse de Vollore vit une portion notable de ses habitants s’appauvrir dans d’interminables procès. L’interprétation d’une clause du traité de 1312 en fut, en quelque sorte, le point de départ. Si on en rapproche les luttes et les réformes religieuses dans la paroisse, il apparaît que la vie communale y fut fort agitée pendant ces deux siècles. Si même l’observateur y regarde un peu de près, il aperçoit plus d’un signe avant-coureur, plus ou moins explicatif, de certains faits de l’époque révolutionnaire.

 

 

QUARTIERS, COLLECTES, IMPOTS, SECTIONS

Un traité du 9 janvier 1695 entre les consuls de quartiers nous donne la division de la paroisse en huit quartiers, qui formaient, en quelque sorte, autant de petites municipalités partielles. Il est probable que cette division était ancienne, mais elle dut varier souvent et être modifiée à différentes époques.

Huit quartiers. 9 janvier 1695.

1° Bourg de Vollore, Jacques Goyon, premier consul ;

2° Quartier des Fins, Antoine Dumas-Maillon, consul;

3° Quartier de la Bivière, Pierre Archimbaucl, consul ;

4° Quartier de Thermilhat, Antoine Dufraisse, consul ;

5° Quartier de Montguerlhe, Guillaume Coste, consul ;

6° Quartier du Pas de l’Arche, Annet Bossias, consul ;

7° Quartier d’Aubusson-Haut, Annet Archimbaud et François Dumas-Maillon, consuls;

8° Quartier d’Aubusson-Bas, Muguet Decouzon, consul.

Les dits consuls conviennent que chacun d’eux, dans leur quartier, supportera, à ses frais et dépens, les abus dans le département des tailles (sic), qu’il y laisserait introduire, ses autres collègues n’étant obligés à rien en aucune façon… comme aussi pour les frais, exécutions, pâtures de bestiaux, emprisonnements autour du quartier à la réquisition de M. le receveur des tailles. Le tout sera ensuite compté sur le rapport des quittances entre tous les consuls. — Suivent les signatures.

VOLLORE AU TEMPS DE LA RÉVOLUTION 1789 – 1795

Si avec la France entière, les Vollorois avaient accueilli avec espoir les premiers travaux de l’Assemblée Nationale en 1789, ils furent assez vite confrontés aux désordres et aux abus qui apparaissent en 1791.

La terre seigneuriale de Vollore morcelée en plusieurs lots fait l’objet d’une liquidation. Un état des ventes effectuées entre 1784 et 1814 fait apparaître soixante quatre actes dont la valeur est égale ou supérieure à 2000 livres.

En l’an 11 (1793), Vollore est un canton de 3282 habitants pour Vollore Ville et de 1333 habitants pour Vollore Montagne. Les gens sont pauvres, supportant “une extrême pénurie de grains”, le nombre d’indigents est élevé. Une liste des pauvres, datée du 13 avril 1791 fait état de 114 demandes d’aides. Un registre de procès verbaux des enfants trouvés entre le 6 avril 1792 et le 4 octobre 1800, mentionne 90 enfants abandonnés. Malgré cela le district ordonne des réquisitions de grains et de chevaux qui se renouvelleront de quinze à vingt fois entre 1793 et 1795.

La vie politique de la commune est agitée elle aussi. En 1794, certains membres du Conseil municipal jugés trop peu zélés sont remplacés par des patriotes plus actifs. Très vite la nouvelle assemblée prend un certain nombre de décisions. Entre autres, celle de faire enlever la terre du cimetière (situé près de l’église) qu’une rue traversait depuis peu. Les Vollorois se montrant peu disposés à effectuer ce genre de travail, les membres de l’assemblée réunissent rapidement les restes retrouvés dans les tombes et les réduisent en cendres… De ce jour date le surnom péjoratif de “brûle-morts” parfois donné aux Vollorois.

Pour inculquer aux jeunes gens “la nouvelle éducation révolutionnaire” il est décidé d’envoyer six d’entre eux, âgés de 16 à 17 ans et demi, dans un camp…. Bientôt la Terreur apparaît, on arrête, on emprisonne, on confisque les biens des anciens prêtres de la paroisse et des religieuses, qui seront revendus comme biens nationaux.

La persécution religieuse débute par la promulgation de la constitution civile du clergé. Le 1er novembre 1792, l’église est pillée, les objets de valeur envoyés à Thiers. En décembre 1792 commence la chasse aux prêtres réfractaires qui ont refusé de prêter serment. Certains d’entre eux s’exilent, d’autres sont arrêtés, d’autres enfin se cachent dans la montagne ou dans les villages avec l’aide des habitants. Pendant vingt mois, de 1793 à 1795, le culte catholique est aboli, remplacé par des “fêtes nationales”. En octobre 1793, il est décidé que toutes les cloches seront enlevées pour en envoyer le métal à Clermont. Les cloches sont brisées, le clocher démoli.

LÉMEUTE DE VOLLORE le 14 MARS 1793

Le 14 mars 1793 une émeute éclate à Vollore à propos du recrutement. Les jeunes gens se refusèrent au tirage au sort. A l’instigation des frères Decouzon et de Pouyet, domestique de ces derniers, des groupes se formèrent rapidement. Un jeune paysan plus résolu que les autres, se mit à leur tête. Ce mouvement paraissait du reste avoir été concerté d’avance. L’attroupement se dirige vers Augerolles, recrutant en cours de route un grand nombre de paysans. On était à jeun. L’aubergiste Chaput apporte sur la route le vin de son cabaret. Vivandière improvisée, une veuve, Geneviève Chassonnerie, court chez elle et ses voisines, y recueille sans compter tout le pain qu’elle y trouve. Elle les accompagne ensuite en leur soufflant toute l’exaltation de son âme.

Des femmes se montrent. Elles sont attirées par la curiosité. Elle leur fait honte et les renvoie chercher leur mari. Quelques-uns de ces jeunes gens sont munis de détestables armes. La plupart d’entre eux en manquent.

Où ira-t-on en prendre ?

Chez Monsieur de Provenchère dont le frère est l’aide de camp de Monsieur de Précy et dont les opinions royalistes sont connues, on court donc au village de Grimardys à Augerolles. Le jugement constate qu’on y demande des armes. Et avec menaces on y prend toutes celles dont était pourvue dans ce pays giboyeux la maison d’un gentilhomme de campagne. On prend aussi les épées de famille dont la lame flexible n’est qu’un jouet impuissant dans la robuste main qui les brandit.

Poyet va ensuite de maison en maison et on ramasse ce qu’on peut de fusils de braconniers.

En même temps, un jeune paysan, Mauron dit “La Violette”, et quelques autres vont se pendre à la corde des cloches d’Augerolles et sonnent le tocsin. On le sonne aussi le lendemain à Aubusson.

Alors deux anciens séminaristes Hugues Chouvel et Gilbert Bourgade parcourent le pays en appelant aux armes cette Vendée naissante au nom de Dieu et du Roi.

Enfin, la Garde Nationale de Thiers se présente. Quelques coups de feu sont échangés. Jean Aiguebonne ajuste les Gardes Nationaux avec son mauvais fusil qui fait long feu.

Il tombe aussitôt sous une décharge. L’attroupement est dispersé. On fait quelques prisonniers.

AIGUEBONNE est transporté mourant dans la maison du district.

Le tribunal criminel le transporte le 26 avril de Clermont à Thiers sous l’impulsion du petit Jean du MOUTIER. Après 13 Jours de séance, 14 condamnations à mort furent prononcées dont 9 par contumace.

Cinq condamnés furent exécutés. CHOUVEL reçut la mort avec courage.

Furent condamnés à mort par contumace :

  • Anne LAVEST dit “Bigarre des Clavelières Basses”
  • Gilbert CHAPUT, aubergiste à Augerolles
  • Jean BURIAS dit “Bulhon” du village de Chasonneries, paroisse d’Augerolles, domestique des Dames VIALLON
  • MAURON dit “La Violette” de Chassonnerie
  • DUBUISSON dit “Paris” cuisinier de Monsieur de GUERINES
  • Hugues CHOUVEL de Vollore, ancien séminariste

En outre, les dénommés :

  • DUTEIL de Toras
  • DUNAUD de La Goutte
  • Hugues BOURGADE de la Dardie ,
  • ARCHIMBAUD de Vollore
  • CHAPUT Antoine, le fils de l’aubergiste d’Augerolles
  • BOURDIER dAugerolles
  • JOSSELIN des Grimardys
  • DEZAIGNAN de TOURS

furent envoyés à Riom pour y être détenus jusqu’à ce que la Convention se soit prononcée sur leur sort.

Messieurs Christophe de GUERINES et de PROVENCHERES furent acquittés parce que leur participation à l’émeute ne fut pas établie.

Les condamnés, à mort

DESORMIERES Augustin, domestique de M. Nicolas de Guerines, demeurant au Bourgnon, paroisse de Tours (Puy-de-Dôme), siégeant momentanément à Thiers. Il fut exécuté à Thiers pour avoir pris les armes et arboré la cocarde blanche dans l’insurrection de Vollore

GOUTTE GATTA Jean, cultivateur, métayer de Monsieur de Guerines au domaine du Naud (Puy-de-Dôme), condamné à mort à Thiers le 12 Mai 1793, exécuté à Thiers. Il avait pris part à l’insurrection de Vollore.

POYET Pierre dit “Chopine” domestique de Hugues Decouzon, habitant le village de Sandier commune de Vollore condamné à mort le 19 Mai 1793, exécuté le 19 Mai 1793 avec quatre de ses camarades.

de PRONENCHERE au Chassaing

Claude, Joseph GASPARD né à Augerolles (Puy-de-Dôme). Il s’était réfugié à Lyon et il était devenu l’aide de camp de M. de Precy. Il fut arrêté à Orange et condamné à Avignon et exécuté à 29 ans.

Les victimes de la Terreur :

  • Puy-de-Dôme : 123
  • Cantal : 48

Lieux d’exécution : la guillotine se déplaçait de Clermont à Riom et Thiers.

LA VIE QUOTIDIENNE SOUS LA REVOLUTION

En 1793 la vie quotidienne était donc fort variée, l’animation du bourg était entretenue par le passage d’une circulation importante de chars, tombereaux, calèches et diligences, le va-et-vient d’une population considérable, l’activité soutenue de très nombreux artisans qui opéraient souvent sur les places publiques. Ainsi au champ de foire le sabotier sciait au passe-partout ses billes de noyer destinées à son travail, le charron ferrait ses roues tout à côté, la mère Lavergne y cardait sa laine et elle ne cessait d’être tracassée par les écoliers de Jourdain, le charpentier organisait ses épures dans la partie la plus plate de cette belle place et chaque ménage sciait et cassait sa provision de bois d’hiver, l’empilait au grenier ou dans les courettes attenantes à leur maisonnette.

Les fêtes y étaient rares et nos devanciers avaient des soucis plus pressants que ceux des réjouissances tant la famine était une obsession. C’était une époque sans beaucoup de joie qu’il fallait subir et qui n’a pas dû laisser le souvenir d’une belle saison dans la mémoire de nos devanciers.

Les grandes foires de l’année qui attiraient un grand concours de gens divers affluant de partout étaient celles de la Saint Martin au 23 Brumaire, de Sainte Geneviève au 23 Nivôse, de Saint Georges au 23 Floréal, du mardi avant la Saint Jean soit le 23 Prairial et celle du 13 Fructidor. Disons qu’à cette époque il n’y avait pas de réjouissances comme cela recommencera vers 1816, les temps étaient trop durs.

Jetons un coup d’œil sur les mercuriales en nous souvenant qu’un ouvrier batteur ou moissonneur gagne 15 sols par jour en thermidor :

Foire du 1er août – Se sont vendus

2 vaches

3 chèvres

1 bouc

la pièce

la pièce

la pièce

200 livres

20 livres

40 livres

Foire de .la Saint Mathieu

2 paires de bœufs de travail

 

6 vaches de travail

4 veaux

12 chèvres

6 taureaux

la pièce

la pièce

la pièce

la pièce

la pièce

800 livres (la paire)

350 livres

100 livres

30 livres

110 livres

Foire de Saint André

6 vaches grasses

2 paires de bœufs

12 vaches de travail

12 veaux

8 génisses

10 taureaux

40 brebis

50 cochons gras

la pièce

la pièce

la pièce

la pièce

la pièce

la pièce

la pièce

la pièce

100 livres

600 livres

300 livres

30 livres

100 livres

105 livres

8 livres

250 livres

Le 20 Pluviôse on eût cru que l’ambiance d’autrefois était revenue avec la grande fête de l’Arbre de la Liberté… Ce fut grandiose ! Une foule de fidèles et de badauds, de la musique entraînante, des gardes en ordre impeccable, des pétards, les municipaux arborant leurs insignes et un bal populaire, en plein air au rythme de la Carmagnole. Quelle fête ! Ecoutez-en le rapport consigné au registre des délibérations

“La municipalité réunie avec le Conseil Général s’est transportée avec les délégués et un détachement de la Garde Nationale à la ci-devant église. Là, après un discours énergique prononcé par un des délégués sur le respect que le peuple doit avoir pour ses magistrats, l’installation du corps municipal régénéré s’est faite avec acclamations aux cris de “Vive la Montagne ! “Vive la République !” répétés plusieurs fois par un peuple nombreux. Les nouveaux membres ont de suite prêté le serment et se sont rendus avec les délégués de la Société Populaire accompagnés d’une grande foule sur la Place. Là, au bruit d’une musique patriotique, l’on a dansé la Carmagnole”.

Tel est le seul compte-rendu qui nous est parvenu de cette fête de l’Arbre de la Liberté, un compte-rendu qui s’achève ainsi “Et là, au bruit d’une musique patriotique s’est élevé lentement et majestueusement l’arbre vivant de la Liberté”.

C’est sur cette place, dénommée Place de la Liberté, que fut planté l’arbre de la Liberté à la place où a été ensuite installée la belle fontaine de lave en 1834. Ancien cimetière jusqu’en 1793, c’est là que les Vollorois brûlèrent les ossements provenant des tombes détruites.

 

VOLLORE AU XIXe SIÈCLE

Le château de Vollore est vendu en 1801 non pas comme bien national mais comme bien privé. Le dernier possesseur, Jean Baptiste François de Montmorin, qui s’était exilé en Normandie, l’avait légué en 1780 à sa seconde femme Margueritte Morin de Banneville. Celle-ci le vend à son neveu Jean Baptiste Armand de Montmorin de Saint Herem. Le château, qui n’échappa pas aux fureurs révolutionnaires ayant rasé trois tours, fut revendu en 1806 à l’abbé Dumas du Biel, dont l’arrière petit neveu, Arthur Dumas, fut maire de Vollore en 1870. Celui-ci effectua d’importantes réparations et créa le parc qui l’entoure. (cf. abbé Guélon).

Après la période révolutionnaire, Vollore retrouve son calme. Au cours du XIXe siècle, des travaux d’amélioration et de restauration sont réalisés. En 1826 l’église est réparée. Vers 1845 le clocher est reconstruit, à deux étages, le premier de forme carrée, le second hexagonal. C’est en 1827 que sont décidés les travaux d’adduction des eaux de Chignore jusqu’à Vollore.

Citons l’abbé Guélon : « Le 1er mai 1816, le salaire d’un garde champêtre est fixé à 250 francs. Le 6 mai 1817, on arrête que les prestations seront données en nature. En octobre, les détenteurs de communaux offrent d’en payer la valeur en capital ou en rente pour en faire leur propriété. En 1820, un expert est nommé pour estimer ce qui doit être vendu à ceux des soumissionnaires qui y ont été autorisés.

Le 8 avril, on reconnaît urgentes la réparation de l’église et la construction du clocher.
M. Ledru est choisi pour architecte. Les dépenses s’élèvent à 7,000 francs pour l’église, et à 18,000 francs pour le clocher.

En 1823, la commune rétrocédait aux religieuses de Saint-Joseph leur ancienne habitation.

Le 5 mai 1826, on vote une surimposition de 8,139 francs pour excédent de dépenses dans les réparations de l’église. Le 14 mai 1826, on vote 1892 journées d’hommes, 2108 d’animaux, pour les chemins classés. Le 4 février 1827, on renouvelle le vote de 1870 journées d’hommes et 2118 d’animaux. Le 13 février, on vote encore les prestations en nature pour l’exercice de 1828 et on les fixe à 2000 journées d’hommes et à 2200 journées d’animaux. Les prestations seront les mêmes en 1829; mais le prix de rachat en argent sera fixé : journée d’homme à 0 franc 75, journée de bétail à 1 franc.

En 1827, le 9 avril, sont approuvés « les ouvrages à faire pour conduire les eaux de la montagne de Chignore à la ville de Vollore.» Ce travail comprend une conduite de 2884 mètres de longueur, qui coûtera 9995 frs 80. Le prix du mètre courant est évalué 2 frs 70, et se décompose ainsi : tuyaux de conduite en terre vernie, 1 franc le mètre ; chaux, 1 franc par mètre ; ciment, 0 fr. 20 par mètre; au fontainier pour la pose, 0 fr. 50 par mètre. L’eau doit alimenter les fontaines dites : de la Grand’rue, des Religieuses, de I ‘église, et du Bouchet, à 310 mètres au-dessous du bourg. Le 13 mai suivant, le conseil autorisait la donation, devant notaire, déjà faite le 21 juin 1821, aux sœurs de Saint-Joseph, de la chapelle, de la maison et du jardin attenant, le tout estimé à 2500 francs. Le 15 mars 1829, on voit renouvelées les prétentions rivales au sujet des droits de pacage dans Plaine Vèze. M. le comte d’Aurelle de Montmorin demande « à racheter, soit par un cantonnement, soit par une somme d’argent, les droits d’usage que peuvent avoir les habitants de plusieurs sections de la commune… dans le tènement du communal de Plaine Vèze… » Après avoir fait une vaine opposition, la commune accepte, le 3 août, le cantonnement, ainsi qu’il sera réglé à dire d’expert, et, le 4 avril 1831, est ratifié le travail des experts. En 1830, une allocation de 800 francs est accordée pour réparation au presbytère. Le 8 septembre, on organise quatre compagnies de gardes nationaux.

Le 15 mai 1831, on décide que la croix de 1535,  qui avait été transportée depuis environ trois ans au village du Bouchet, sera de nouveau replacée dans la ville. Le 24 juillet, le conseil reconnaît exact le budget de la fabrique avec un excédent de dépenses de 9,940 francs, et la commune, pour l’anniversaire des trois journées de juillet, ne pouvant secourir les malheureux, se borne à faire célébrer un service divin « en mémoire des braves » qui se sont dévoués pour la patrie. Le 15 mai 1832, on décide l’établissement d’une halle et la nomination d’un cantonnier pour l’entretien des chemins.

Le 15 août 1833, Chouvel et Giraud, pourvus de leur brevet de capacité, consentent à donner l’instruction primaire en se procurant tout le nécessaire et en recevant chez eux les enfants à 1 franc et 1fr. 50 par mois, et gratuitement ceux qui sont indigents. Il ne paraît pas qu’ils aient été heureux dans leur tentative d’école libre. L’année suivante, un enfant de Vollore, M. Buisson, pourvu de son brevet de capacité, est reconnu comme instituteur communal. Ce digne et respectable maître exercera ces fonctions pendant une quarantaine d’années à la satisfaction de ses compatriotes.

Depuis 1820 jusqu’en 1850, les affaires qui occupèrent le plus souvent la municipalité et qui soulevèrent les plus grandes difficultés, furent:

1° la reconstruction des fontaines publiques, leur conduite, la vente de leur trop-plein ;

2° les efforts et les tentatives infructueuses pour l’établissement d’un marché tantôt le lundi, tantôt le vendredi. L’arrêté du 23 octobre 1836 fixait le lundi ;

3° mais surtout la reconstruction du clocher et la consolidation de l’église. En 1831, le conseil avait dû refuser de recevoir les travaux. Il fallut plaider contre les entrepreneurs Bardinon et Parsat; le 25 janvier 1837, la cour de Riom fixa le montant général de la dépense à 17,928 francs. Même telle qu’elle est, l’église, si elle était couverte d’un toit en ardoise à pans coupés et soutenue par une forte charpente isolée des voûtes, serait un monument fort sain et à l’abri de l’humidité que les neiges accumulées y produisent chaque hiver ;

4° enfin, la séparation de Sainte-Agathe, demandée en 1829. »

Depuis 1793. Vollore-Montagne possédait sa propre administration communale. En 1889, cette commune compte 865 habitants, et cinquante quatre villages.

En 1829. Saint-Agathe demande son autonomie qui lui sera accordée le 1 janvier 1869. En 1889, cette nouvelle commune est composée de cinquante villages et compte 875 habitants.

Quant à Vollore-Ville, la propriété est très morcelée, l’agriculture reste l’activité dominante. Cependant, compte tenu de la proximité de Thiers, un certain nombre d’agriculteurs exercent une seconde activité : ils sont monteurs en coutellerie. En 1854, pour une population de 3787 habitants, on comptait 600 couteliers et 300 chômeurs répartis entre le bourg et 97 villages.

 

VOLLORE AU XXe ET XXI° SIÉCLES

Au XX° siècle, Vollore subit le sort de très nombreuses communes rurales. Alors qu’à la campagne les conditions de vie restent rudes, et les propriétés très morcelées, la vie en ville apparaît plus facile. Des jeunes quittent la terre et vont rechercher du travail en usine. Certains s’expatrient très loin : Canada, Vénézuéla, Chili, Japon…, en particulier, et pour d’autres raisons, les religieux et les membres du clergé, ainsi un Vollorois sera Archevêque de Tokyo. La guerre de 14-18 a fait de nombreuses victimes ; peu à peu la population décroît, les métiers d’autrefois disparaissent.

Sans faire preuve d’un optimisme exagéré, l’avenir n’est cependant pas aussi sombre qu’on pourrait le croire. Vollore, riche de son passé historique, possède de nombreux atouts. Son site et son altitude moyenne en font un lieu de séjour permanent ou saisonnier idéal. Nombre de Vollorois, qui ont quitté Vollore, restent très attachés à leurs racines et y reviennent soit pour les vacances, soit pour une retraite paisible. Des résidences principales et secondaires se construisent.

Depuis quelques années, la vie associative s’est beaucoup développée. Les diverses sociétés volloroises participent activement à l’animation et au rayonnement de la commune.

L’avenir sera digne du passé si les Vollorois font preuve de l’imagination et du courage qui ont marqué leur longue et passionnante histoire.